Pistolet Sig Sauer P365 calibre 9x19 mm

Le Game Changer est né, et c’est un Sig Sauer !

Créé par Sig Sauer USA pour le marché américain, le Sig Sauer P365 est une arme qui doit s’approcher dans une perspective états-unienne fort différente de la législation française. Celle dans laquelle le simple citoyen peut porter une arme (dans certains états et généralement avec un impératif de discrétion), afin d’assurer lui-même sa propre sécurité et celle d’autrui en cas d’absence des forces de l’ordre.

Dans cette optique, si l’on écarte les armes simplement "compactes", trop imposantes pour se dissimuler facilement (Glock 19, P320 Carry, H&K USPc…) on a généralement le choix entre 2 possibilités :

►Des micro-pistolets (ou pistolets de poche), extrêmement compacts, mais peu pratiques d’utilisation et souvent chambrés dans des calibres anémiques.

►Des pistolets en 9x19 subcompacts à chargeur double colonne, directement dérivés de leurs parents full size (Glock 26, CZ 75 Rami, Beretta PX4 Storm Subcompact…). On profite cette fois de belles détentes, d’organes de visée valables, mais les armes restent épaisses, lourdes, encore trop imposantes aux yeux de beaucoup.

Traditionnellement, le détenteur d’un permis de "concealed carry" se voit donc contraint de choisir entre puissance de feu et confort de port. On a bien cru un instant à une solution hybride avec le revival des chargeurs simple colonne pour les subcompacts en 9mm (Smith & Wesson M&P Shield, Glock 43…), mais ils n’ont fait que compiler les faiblesses des deux formules, l’utilisateur ne profitant ni de la portabilité d’un micro-pistolet, ni de la capacité d’un chargeur double colonne.

Quand soudain coup de tonnerre, Sig Sauer annonce la sortie d’un pistolet "micro-compact" (le terme est officiel, et au fond plutôt pertinent), proposant l’épaisseur et les dimensions d’un subcompact simple colonne, mais avec 10+1 coups au compteur. Le miracle est possible grâce à un nouveau type de magasin (d’ailleurs élaboré avant l’arme elle-même), dont l’agencement double colonne à sa base se transforme en simple colonne à la montée.

Slim, discret, sécurisant, le Sig P365 est né et change définitivement la donne sur le marché de l’arme d’autodéfense US.

Fonctionnement

Mécaniquement, le Sig P365 appartient à la famille des percuteurs lancés. Il présente donc une architecture très fermée, sans chien externe. A l’usage, il se comporte comme une arme tirant en simple action seulement, offrant toujours le même poids de départ. De ce fait, il sera plus facile à appréhender que les modèles simple/action double action, qui tendent d’ailleurs à disparaître des holsters professionnels.

Son alimentation en 9x19 mm est assurée par le magain double/simple colonne de 10 coups évoqué plus haut. L’arme vous est aussi fournie avec un second chargeur de même capacité, mais comportant une talonnette qui rallonge le grip. Il existe en outre des chargeurs étendus à 12 coups, mais force est d’admettre que l’on perd alors l’esprit du modèle (nécessairement moins compact).

Le Sig P365 ne comporte aucune sécurité externe, qui entraverait d’ailleurs la rapidité d’un tir réflexe. Toutefois il se destine bien au port avec cartouche chambrée, sa sécurité de percuteur (interne) empêchant le départ tant que la détente n’est pas pressée délibérément.

Plutôt souple, le départ du Sig P365 en notre possession a été pesé aux alentours de 2.8 kg ; un poids très respectable pour un "striker fired pistol".

Caractéristique

Le Sig P365 possède comme on s’y attendait une carcasse en polymère réduisant son poids sans sacrifier la solidité. La glissière est en acier inoxydable traitée par la finition Nitron de Sig Sauer (un revêtement PVD au tungsten dont la durabilité n’est plus à prouver). Même porté à même la peau, le P365 gardera donc son intégrité.

Confortable, le grip 2 doigts (disons 2 doigts et demi) présente un texturage grumeleux assurant une bonne adhérence sans blesser. L’arrondi sous le pontet permet de positionner le majeur bien haut pour mieux stabiliser l’arme.

Le bouton triangulaire d’éjection de chargeur est directement hérité du Sig P320 et s’avèrera réversible. En revanche l’arrêtoir de culasse n’est présent que du côté gauche et s’adresse donc aux droitiers. Naturellement, les gauchers pourront toujours renvoyer la glissière vers l’avant d’une simple traction sur la culasse.

On notera la présence d’un rail pour accessoires à l’avant de la carcasse, chose plutôt rare sur les armes de cette dimension. Il s’agit toutefois d’un rail propriétaire Sig Sauer, la marque se réservant la production des accessoires tactiques associés.  

La glissière comporte des stries de préhension avant et arrière à la fonctionnalité sans faille. On notera l’extracteur externe qui l’équipe et sa fenêtre d’éjection généreusement dimensionnée. Son retour vers l’avant est généré par un ressort double captif de sa tige guide. Sur le dessus du pistolet, un ajourage permet de contrôler la présence ou non d’une cartouche en chambre.

Les organes de visée sont en acier et forment un système "3 points" blanc (le tritium n’a pas réussi à passer les frontières). Là encore c’est une bonne surprise pour un modèle de cette taille : ils sont bien lisibles, faciles à apprivoiser et tous deux dérivables.

Dans l’ensemble, ce P365 très attendu nous a convaincu de sa supériorité sur ses contemporains. Nous ne doutons pas que dans l’avenir les marques concurrentes tenteront quelque chose pour revenir au score (à l’heure où nous écrivons ces lignes le Glock 43X vient d’être dévoilé), mais le coup porté est si rude que la remontée risque d’être difficile. Tant mieux pour le consommateur final et gloire aux pionniers de chez Sig Sauer USA.