Pistolet Mauser 1934, calibre 7.65 Browning surplus

Un morceau d’Histoire

Evolution du Mauser 1910 conçu par l’autrichien Josef Nickl dont la conception marqua l’apparition d’une longue lignée d’armes de poing semi-automatiques dont les descendants se sont largement diffusés et imposés à travers le monde, le Mauser 1934 marqua son époque, à l’instar des précédentes itérations que furent les modèles 1910 et 1914, tant par son design fort peu orthodoxe que par la fiabilité de son fonctionnement.

Originellement chambré en 6.35 mm Browning dans son itération originelle que fut le modèle 1910, pensé comme une arme compacte au recul facile à dompter, son succès fut tel avec plus de 60 000 unités produites entre 1910 et 1913 que la firme Mauser décida de tirer le meilleur parti de l’engouement autour de ce pistolet en le déclinant dans une nouvelle version en calibre 7.65 mm Browning aussi réussie que la précédente.

La Grande Guerre fut pour la firme allemande l’occasion idéale d’éprouver sur le terrain et dans les conditions que l’on connait le potentiel de sa création et d’étendre sa production avec plus de 100 000 unités distribuées aux troupes du Deuxième Reich.

Héritière des précédents succès, la troisième génération que fut le Mauser 1934 n’apporta que des améliorations en termes d’ergonomie qui lui permirent cependant de se généraliser au sein des forces armées où il fut largement diffusé, notamment auprès de la Wehrmacht, de la Kriegsmarine, mais également des forces de police.

Véritable pont technico-historique entre l’armement des deux conflits mondiaux ayant ravagé l’Europe au cours du siècle dernier, le Mauser 1934 est une pièce qui ne manquera pas de susciter l’intérêt des férus d’armes militaria les plus érudits.

Fonctionnement

Mécaniquement, le Mauser 1934 est un pistolet semi-automatique fonctionnant selon le principe de la culasse fermée non-calée, un choix cohérent considérant la faible puissance de la munition de calibre 7.65 Browning dans laquelle le pistolet est chambré.

L’inertie de ladite culasse associée à la résistance offerte par le ressort de rappel permettra de conserver l’ensemble clos au tir, et ce jusqu’à ce que le projectile quitte le canon.

A l’image de ses prédécesseurs, le Mauser assurera la mise à feu de la munition par un percuteur lancé indexé sur le chien interne.

Une fois armé, un témoin fera saillie de la partie postérieure de la culasse, indiquant au tireur que l’arme est prête à faire feu.

L’alimentation en munitions dépendra quant à elle d’un chargeur en tôle d’acier d’une capacité de 8 coups dont le verrouillage au profil européen concourra au cachet et au charme typique des armes militaria de la première moitié du XXIème siècle.

Une fois la culasse verrouillée en arrière, l’introduction d’un nouveau chargeur la refermera automatiquement, chambrant du même coup une nouvelle munition. Sa présence dans l’arme sera, pour des raisons de sécurité, indispensable au tir.

Caractéristiques

Avec son canon de 87 mm pour une longueur totale à peine supérieure à 15 cm, le Mauser 1934 peut aisément revendiquer la désignation certes anachronique de pistolet sub-compact. Si son recours en tant qu’arme destinée au concealed carry pourrait prêter à sourire au vu de sa désuétude relative face aux options actuellement disponibles sur le marché, son gabarit restreint, sa maniabilité et le recul particulièrement facile à gérer de sa munition en font un candidat aussi élégant et distingué que capable.

Intégralement réalisé en acier, le 1934 voit sa glissière redessinée pour l’occasion. Les stries de préhension s’inscrivent ici dans deux bourrelets situés de part et d’autre de la pièce afin de faciliter l’armement de l’ensemble.

Les méplats figurant à l’extrémité de ses flancs, typiques de la précédente version, s’effacent au profit d’un arrondi visuellement bien plus harmonieux n’ayant qu’une incidence limitée sur le poids total de l’arme.

Ses organes de visée ouverte, certes rudimentaires, se prêtent cependant particulièrement à sa vocation martiale. Composés d’une hausse fixe cran arrondi, elle sera complétée par un guidon à lame du même format. Cette configuration associée à la faible distance les séparant feront la part belle à la vitesse d’acquisition d’une cible proche.

Côté détente, Mauser nous fait montre de toute sa maitrise armurière et nous gratifie ici d’un départ particulièrement franc et agréable. Une légère pré-course précèdera un point dur dont la rupture nette et légère favorisera le placement précis de vos tirs.

Considérablement retravaillée depuis la précédente mouture, la poignée du 1934 témoigne d’une réelle volonté d’optimiser une ergonomie des plus relatives et clairement passée par pertes et profits sur les deux premières générations. Exit l’austère et spartiate poignée à la quasi rectitude inconfortable, le 1934 se fend d’un design plus en courbes affermissant la prise en main tout en la rendant plus agréable.

La crosse en bois réalisée d’une seule pièce présente un quadrillage diamant relativement superficiel et peu agressif en main davantage esthétique que pratique.

Mise à jour d’une plateforme particulièrement avant-gardiste pour son époque, la Mauser 1934 est paradoxalement une arme de poing relativement peu connue du grand public mais pourtant l’une des plus intéressantes, tant sur plan technique qu’historique. Ayant traversé les deux plus grands conflits que l’humanité ait connu, voilà une pièce que tout amoureux d’armes militaria qui se respecte ne peut que posséder.