Carabine Sako TRG 42 A1 grise,cal. .338 Lapua Mag.

La fine fleur de la précision finlandaise

L’engouement pour le tir de précision, et la démocratisation de cette discipline qui en découle, ont poussé les fabricants à étoffer leur catalogue pour répondre à une demande toujours plus grandissante.

Les stands civils disposant des infrastructures nécessaires au tir au-delà de 600 mètres n’étant d’une part pas légion, et nécessitant d’autre part un matériel bien spécifique, ce sont le plus souvent des armes de TMD (pour tir à moyenne distance) qui se sont retrouvées sur le marché, laissant le véritable TLD, au-delà de 600 mètres, à une population de tireurs pour le moins minoritaire et finalement assez peu impactée par cette démocratisation.

Loin de la cohue de la guerre des plateformes de tir à distance intermédiaire, les propriétaires d’armes réellement taillées pour cette pratique continuent de survoler cette discipline par l’emploi d’armes toujours plus qualitatives, au rang desquelles la réputation de Sako n’est plus à faire.

Trustant les compétitions F-class et PRS, mais s’invitant également comme arme de dotation des forces armées suisses et françaises, notamment au sein du groupement de commandos de montagne, la TRG-42 s’est imposée comme l’une des plateformes de série les plus précises depuis son apparition en 1999.

A mi-chemin entre la TRG 42 standard, et la redoutable TRG M10, porte-étendard de la marque finlandaise avec laquelle elle présente de nombreuses similitudes, la TRG 42 A1 se pose comme le nouveau fleuron de la production finlandaise de précision. Une merveille d’ingénierie.

Fonctionnement et caractéristiques

Déclinaison lourde de la TRG 22, la TRG 42 A1 est une carabine à verrou chambrée en calibre .338 Lapua Magnum, un calibre militaire ayant pour vocation l’antipersonnel et l'anti-matériel léger, mais aussi et surtout la précision à longue distance, capable de faire mouche au-delà de 2000 mètres.

Clé de voûte de la précision de l’arme, elle présente un impressionnant barreau de 69 cm rayé au pas 10 "/4 et terminé par un filetage M18x1 qui permettra le montage d’un frein de bouche ou d’un modérateur de son.

Afin de prévenir les risques de corrosion tout en limitant la signature visuelle de l’arme en éliminant les reflets, le canon reçoit un phosphatage couleur anthracite des plus sobres.

Aisément démontable, le groupe de détente à bossette offre la possibilité d’un réglage en poids et en course, ce qui était certes déjà le cas auparavant, mais difficile d’améliorer un départ qui était déjà l’un des meilleurs de série sur le marché. Sako a cependant réussi son coup en optimisant sa fiabilité par une diminution de la sensibilité du mécanisme aux corps étrangers comme le sable ou la terre.

Du côté de la culasse, Sako a conservé l’ouverture à 60 ° de la précédente itération qui facilitera les réarmements rapides. Réalisée en inox, elle présente une finition grise matte ne dénotant avec la teinte de l’arme. Toujours aussi fluide, seules les actions custom peuvent rivaliser avec son efficacité et sa douceur.

Sa boule de levier démontable se termine par une tête de tournevis Torx qui servira astucieusement d’outil de démontage improvisé du garde main parsemé d’interfaces M-LOK.

Réponse à l’épineuse question « comment améliorer ce qui était déjà excellent ? », le châssis en aluminium aéronautique est la principale différence avec la précédente TRG.

Offrant une rigidité largement supérieure à la crosse synthétique d’antan, il garantit un arrimage des plus fermes du boitier de culasse et une flottabilité parfaite du canon. On notera d’ailleurs la porosité entre la TRG 42 A1 et la M10 puisqu’il s’agit du même châssis qui rendra l’ensemble compatible avec certains des accessoires présents chez sa grande sœur, comme le garde main, la crosse pliante, mais aussi le chargeur métallique, d’une autonomie de 5 coups en .338 Lapua Magnum.

Optimisant la précision tout en réduisant le poids de l’arme, l’un des plus faibles de sa catégorie avec ses 4.7 Kg dans ce calibre, il ne s’agit pas ici d’une pièce rapportée conçue au rabais afin de minimiser les coûts et le temps d’usinage, et comportant des tolérances trop importantes pour garantir une compatibilité avec plusieurs modèles, mais bien d’une armature spécialement et uniquement développée pour cette arme.

Le résultat est sans appel : l’arme s’épaule comme l’on enfile un gant et devient le prolongement de votre corps, peu importe votre morphologie.

Afin de gagner en encombrement, la 42 A1 s’offre ici une crosse pliante d’une qualité rare. Busc réglable et plaque de couche ajustable en longueur et en hauteur sont évidemment de la partie, mais le tour de force réside ici dans la simplicité avec laquelle ces réglages sont effectués.

Point d’outils ici, ces pièces mobiles sont montées sur ressorts. On ajustera le tout en appuyant sur les boutons de déverrouillage respectifs des accessoires, à l’image du réglage en hauteur des pattes de certains bipieds. Le tout se meut avec fluidité sans laisser transparaitre de jeux inutiles ou exacerbés ni la moindre fragilité. Du grand art.

Afin de vous permettre toutes les fantaisies possibles et imaginables en matière d’optique, Sako laissera votre créativité s’exprimer par la présence d’un rail picatinny intégral de 54,5 cm de long. De quoi envisager sereinement le tir de nuit, ou le montage d’optiques monstrueuses pour les tirs les plus lointains.

Que les plus exigeants se rassurent : si la « simple » performance ne vous suffit pas, il vous reste toujours la perfection, qui porte désormais un nom : Sako TRG 42 A1, où la problématique de la distance réduite à une vulgaire variable d’ajustement.