Carabine Sako TRG 22 A1 grise, calibre .308 Win

L’excellence à son paroxysme

Ne boudons pas notre plaisir, la popularisation des disciplines de tir à moyenne et longue distance de ces dernières années a eu le mérite, en plus d’attirer un nouveau public dans une discipline où l’hermétisme et parfois même l’entre soi a la vie dure, d’inciter les fabricants à multiplier les offres visant à conquérir ce nouveau public.

Le revers de la médaille de ce catalogue s’étant considérablement étoffé étant l’apparition d’une certaine porosité entre le TMD (tir à moyenne distance) et le TLD (tir à longue distance), souvent volontairement entretenue par certaines marques dans le but de placer leurs productions sur un plus large créneau, mais dont les capacités réelles à performer à partir de 600 mètres étaient toutes relatives.

La TRG 22 A1 de Sako n’est clairement pas de cette catégorie. Evolution de la TRG 22 de 1999, conçue et développée pour répondre aux exigences des élites du tir à longue distance, civils comme militaires, elle constitue une arme de série capable de produire des groupements dignes des standards les plus stricts des disciplines de tir de précision comme le F-class, el PRS ou encore le Bench Rest.

Fonctionnement et caractéristiques

La TRG 22 A1 est une carabine à verrou chambrée en .308 Winchester, un calibre largement éprouvé par une large utilisation, tout d’abord dans le domaine militaire pour l’antipersonnel, puis auprès du grand public pour le tir de précision et la chasse.

Pièce maitresse de cette imposante carabine, le canon lourd de 66 cm est une véritable vitrine du savoir-faire finlandais à lui tout seul. Rayé au pas 11"/4, il reçoit un filetage à la bouche au pas M18x1 permettant le montage d’un modérateur de son ou d’un frein de bouche. Monté intégralement flottant afin de préserver l’harmonique vibratoire du barreau au tir, il garantit des groupements particulièrement serrés à des distances que bien des rivales ne peuvent qu’espérer vaguement atteindre.

Une finition phosphatée permettra de supprimer les reflets limitant au maximum la signature visuelle du tireur, une caractéristique utile dans un cadre opérationnel. Ce traitement de surface présentera par ailleurs une meilleure faculté de rétention des corps gras, et par conséquent une résistance accrue à l’oxydation en cas d’exposition aux éléments.

En ce qui concerne l’action, Sako reste fidèle à sa réputation et rivalise avec les productions custom les plus pointues en termes de fluidité, de douceur, et d’ajustage. On disposera d’un angle d’ouverture de 60° favorisant d’une part les réarmements rapides et d’autre part l’installation des optiques les plus imposantes.

Le verrouillage via les 3 tenons en tête sera net et sûr, sans le moindre jeuet vecteur de précision en cible. On notera également la présence d’un embout Torx à l’extrémité de la boule de levier de culasse qui fera office d’outil de démontage du garde-main.

Figurant en bonne place du peloton de têtes des meilleures productions de série disponibles à ce jour, la détente two stage de la TRG 22 A1 offre des départs d’une qualité rare. Réglable en poids et en course, sa conception a été revue et corrigée depuis la précédente version et offre désormais une fiabilité parfaite, y compris dans l’éventualité d’introduction d’un corps étranger dans le groupe de détente, talon d’Achille de la TRG 22 première du nom.

Faisant table rase de la crosse synthétique de son aînée, la TRG 22 A1 se pare d’un châssis en aluminium aéronautique spécialement dessiné pour ce modèle et la TRG M10, dont on remarque ici une certaine perméabilité dans leur conception, éludant les imprécisions et ajustages approximatifs d’une pièce rapportée.

L’alimentation en munitions sera confiée aux bons soins d’un chargeur métallique d’une autonomie de 10 coups dont le déverrouillage sera assuré par une large commande ambidextre.

L’ensemble canonnerie-boitier de culasse dispose d’une assise dès plus stable garantie par un arrimage sûre et rigide, prodiguant une totale flottabilité de l’action canonnée pour une précision digne des prétentions d’une telle plateforme.

De couleur grise, il propose une multitude d’interface M-LOK sur le pourtour du garde-main, annonciatrice d’une modularité quasi sans limite. La partie supérieure est coiffée d’un rail picatinny recouvrant toute la longueur de la pièce, prolongeant celui trônant sur le boitier de culasse penté à 30 MOA.

Cet agencement rend possible le montage de nombreuses configurations optiques, notamment les plus complexes, impliquant du matériel optronique de vision nocturne, nous rappelant la dimension martiale parfaitement revendiquée de cette version A1.

La crosse, rabattable, est quant à elle un modèle d’ergonomie. D’apparence plutôt simple, elle se révèle particulièrement confortable et réglable en longueur sur 8 niveaux grâce à une plaque de couche télescopique montée sur ressort. Celle-ci est également configurable en hauteur sur 6 niveaux et sera complétée par un busc également positionnable sur 8 niveaux différents, le tout sans le moindre outil, en agissant simplement sur les différents boutons de déverrouillage. Bluffant.

Virtuellement compatible avec tous les gabarits, la TRG 22 A1 se veut être une arme universelle, ouverte à toutes les morphologies et configurations.

Que les plus exigeants se rassurent : si la « simple » performance ne vous suffit pas, il vous reste toujours la perfection, qui porte désormais un nom : Sako TRG 22 A1, où la problématique de la distance réduite à une vulgaire variable d’ajustement.