Revolver Pietta 1862 Police Gold Rush cal .44

Un étrange hybride

Si Pietta ne brille pas toujours par sa fidélité historique, ce Gold Rush semble à première vue s’en affranchir carrément. A première vue seulement, car il est fort possible d’imaginer un possesseur de Colt 1862 police qui aurait sauté sur l’arrivée des crosses à bec de corbin en 1877 pour améliorer encore son arme. Mais pour la ruée vers l’or alors ? De par la date d’apparition de la crosse il ne peut s’agir de celles américaines. Mais le monde était vaste alors et l’on peut parfaitement imaginer que notre chercheur d’or porta ses pas vers l’Afrique du Sud en 1886 comme beaucoup d’américains en quête de fortune. Un bémol cependant : le 1862 Police de Colt comptait 5 chambres en .36 et non 6 en .44. Mais un gain en puissance de feu peut-il vraiment constituer un défaut ?

Utilisation

Entièrement fonctionnelle, cette réplique se destine bien sûr en priorité aux tireurs sportifs pratiquant le noble art du tir à la poudre noire. On imagine toutefois qu’elle séduira bien d’autres amateurs de Westerns qui pourront ainsi ajouter une pièce peu commune à leurs collections. Accessible à toute personne majeure sans formalités administratives lourdes, c’est aussi une bonne façon de débuter le tir à l’arme de poing de gros calibre pour qui n’a pas peur de se salir les mains et de respirer la poudre.

Caractéristiques

Le Pietta Gold Rush fonctionne en simple action seulement, comme l’immense majorité des armes américaines de cette époque. On se félicitera de pouvoir pratiquer le fanning, ce mode de tir dans lequel l’utilisateur garde la détente pressée et frappe compulsivement la crête du chien de sa main libre.

De dimensions réduites, l’arme est rapide à pointer et reste bien en cible. La crosse en bec de corbin peut être déroutante dans un premier temps mais rapidement son quadrillage permet une prise en main assurée. Côté rechargement on remarquera que le refouloir n’est pas ici un simple levier sur pivot mais jouit d’un système à crémaillère plus robuste et plus fluide.

Les organes de visée du Gold Rush se composent d’un cran en V fraisé dans la tête du chien et d’un guidon en laiton enchâssé sur le canon. L’ensemble n’est pas des plus précis mais reste cohérent avec le potentiel d’une charge de poudre noire.

Pietta nous prouve ici que pour être séduisante, une réplique à poudre noire n’a pas besoin d’être mainstream, c’est même plutôt le contraire. Sur un marché surchargé de Remington model 1858 et de Colt 1860, ce Gold Rush insuffle un peu de nouveauté avec une originalité bienvenue. Une initiative au charme certain que nous saluons donc bien bas.