Carabine Rossi Gallery bois cal. .22 LR

Du fun shooting old school

Si la pratique du tir ludique et plus spécifiquement du field shooting a connu un essor remarquable durant ces dernières années, les racines de cette discipline sont bien plus anciennes. On en retrouve en effet des traces remontant à 1899, année de la création du championnat suisse du field shooting où le calibre .22 LR était utilisé pour le tir de cible variées à 100 mètres.

Pratique devenue particulièrement courante dans le monde occidental et particulièrement aux Etats-Unis où le plinking et autre oblitération de boites de conserve dans le jardin s’est érigé au rang d’institution nationale, elle a su se frayer un chemin jusqu’à nos contrées où elle connait aujourd’hui un engouement certain.

Rendant hommage aux plateformes particulièrement répandues du début jusqu’au milieu du XXème siècle pour la pratique de cette discipline, la Rossi Gallery est un bien séduisant flashback qui ravira les amateurs de tir ludique à la recherche d’une expérience de tir plus rétro mais non moins récréative.

Fonctionnement

Imaginez ce que pourrait engendrer la parade nuptiale d’une carabine à pompe visant à séduire une carabine à levier de sous-garde et vous obtiendrez la Rossi Gallery, un curieux hybride mêlant le fonctionnement de ces deux architectures. Si le réarmement relève bien d’un fonctionnement à pompe, sa tringlerie actionnera une culasse qui jaillira du boitier afin d’armer un chien externe. Une cinématique notamment familière des propriétaires de Marlin.

En toute logique, l’approvisionnement dépendra d’un tube magasin d’une capacité de 10 coups dont l’introduction des munitions s’effectuera non pas par l’intermédiaire d’une portière latérale comme sur les versions chambrées dans de plus imposants calibres mais via une découpe du cylindre évoquant le profil de la munition sur sa partie inférieure.

Pas de recours à une pièce externe comme un chargeur pour l’utilisation de l’arme. Une architecture simple et faite pour durer typique des armes d’antan.

Caractéristiques

En matière de canonnerie, la Gallery joue la carte de la cohérence avec son orientation ludique et s’affranchit d’un barreau trop imposant au profit d’un canon léger de 46 cm préservant le poids et la maniabilité de l’ensemble tout en conservant une certaine aptitude en cible permettant la réalisation de groupements honorables en cible.

En matière d’organes de visée, Rossi joue là encore la carte retro en optant pour une hausse réglable en hauteur buckhorn dans la plus pure tradition western. On l’alignera au guidon fixe à lame doté d’un insert en laiton optimisant sa visibilité. Faisant la part belle à la vitesse d’acquisition, cette configuration permettra d’exploiter le plein potentiel de l’arme en matière de cadence de tir, l’on prendra ainsi un plaisir grisant à faire pleuvoir un déluge de plomb sus les gongs disposés face à soi.

Les indéboulonnables amateurs d’optique ne seront pas oubliés et pourront installer à loisir lunette et viseurs point rouge grâce au rail de 11 mm fraisé dans le boitier en veillant toutefois à opter pour un montage offrant une rehausse suffisante afin de ne pas voir le champ de vision masqué par l’imposant buckhorn de la carabine.

Si le plinking est ici à l’honneur, c’est en toute sécurité qu’il sera pratiqué avec cette Gallery. Outre sa sûreté transversale située au-dessus de la queue de détente, le recours au chien externe autorisera des déplacements sécurisés malgré la présence d’une cartouche en chambre en rabattant ce dernier ou en recourant au cran de demi-armé neutralisant l’action sur la queue de détente.

Ne nous mentons pas, même si l’essence de bois choisie ici par Rossi, en l’occurrence du hêtre, n’est pas la plus précieuse, force est de reconnaitre que le rendu est flatteur et évoque immédiatement le FN Trombone des années folles, avec moins d’élégance il est vrai, mais on ne craindra pas de se laisser aller à des traitements plus rudes avec elle. Garde main au profil corn cob et crosse anglaise, la Gallery fait ici clairement l’effort de proposer un rendu cohérent avec l’ADN de la carabine, un élan qu’on ne peut que saluer.

Au final, quelle fraicheur que cette Rossi Gallery ! Un OVNI néo-rétro qui ne laissera pas indifférent.