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COMMENT EQUIPER SON ARME D'UNE LUNETTE DE TIR ?

COMMENT EQUIPER SON ARME D'UNE LUNETTE DE TIR ?

Montage

Dispositions préalables

Le montage d’une lunette de tir sur son arme est souvent délégué aux armuriers, alors qu’il s’agit d’une procédure simple et accessible à tous. Le protocole d’installation vous sera ici décrit pas à pas, pour vous guider dans cette entreprise.

Tout d’abord, il convient de vous assurer que l’ensemble des éléments sélectionnés sont compatibles entre eux. 3 paramètres sont à prendre en compte :

► D’abord le standard de l’embase ou du rail présent sur l’arme (à faire coïncider avec la mâchoire des colliers). Les deux formats les plus communs seront le picatinny et le rail 11 mm.

Le rail picatinny se caractérise par une largeur de 21 mm et la présence de crans disposés à intervalles réguliers (tous les 10 mm). Il ne doit pas être confondu avec le rail Weaver, lui aussi large de 21 mm, mais ne comportant que 2 à 4 crans. Les crans du Weaver sont par ailleurs plus étroits. Ainsi un accessoire pour rail Weaver avec une seule vis de fixation pourra être monté sur un rail picatinny, mais l’inverse n’est pas vrai.

A contrario le rail 11 mm est dépourvu de crans de verrouillage. Il prend la forme d’une queue d’aronde lisse, sur laquelle on vient pincer la mâchoire de fixation de l’accessoire. C’est le rail de prédilection des armes à air et des carabines .22 LR.

Outre le picatinny et le 11 mm, on peut aussi rencontrer des formats plus exotiques comme le rail 15 mm des carabines CZ 527 ou le rail 16 mm des carabines Tikka. Ceux-ci nécessiteront naturellement l’usage d’un montage spécifique.   

► Il faut ensuite prêter attention au diamètre de corps de l’optique. Les plus communs seront cette fois le 25.4 mm (1 pouce) et le 30 mm. Bien plus rarement on peut aussi rencontrer des lunettes avec un diamètre de corps 34 mm ou 19 mm. Dans tous les cas, il faudra prendre garde à choisir ses colliers ou son montage dans le bon diamètre pour s’assurer un plein contact entre l’optique et l’accessoire.

► On se méfiera enfin du diamètre d’objectif réel de l’optique. Non pas celui évoqué dans la nomenclature (x40, x44, x56…), mais le diamètre d’objectif réel, celui relevé au pied à coulisse, et tenant compte de la présence éventuelle d’une bague de réglage de parallaxe. Ceci sera à mettre en perspective avec la présence ou non d’une hausse sur l’arme pour définir la hauteur des colliers nécessaires.  

Dans l’absolu, on notera aussi qu’il convient de distinguer les lunettes « standard » (à monter sur le boîtier des carabines) des lunettes pour arme de poing impliquant un dégagement oculaire plus important.

Protocole

Etape 1 : Serrage de la base

L’optique et ses colliers choisis en fonction de l’arme, on ne commencera par ancrer le socle des colliers sur le rail prévu à cet effet, sans leurs arceaux supérieurs.

Il est parfois possible de faire coïncider une goupille anti-recul sous le montage avec un perçage dans le rail. Il est indispensable de régler cette goupille correctement, afin de préserver l’optique des vibrations lors du tir. Sur un modèle utilisant une compression par piston (qu’il soit mû par un ressort ou par un vérin), c’est un paramètre à prendre en compte dès 16 joules. Dans le cas des armes à brisure de canon, il est donc vivement conseillé d’opter pour un montage sérieux, et une optique solide. La gamme Airmax de Hawke est particulièrement recommandée, notamment pour ses réticules gravés.     

Etape 2 : Définition du dégagement oculaire

Une fois la base des colliers (ou du montage) bien serrée sur le rail, on vient y déposer le corps de l’optique. On remet alors les arceaux supérieurs dont on amorce les vis pour assurer le maintien. Bien sûr, pas de serrage des arceaux supérieurs à ce stade.

Profitant que la lunette est encore libre de son mouvement dans les colliers, on va alors procéder à l’ajustage du dégagement oculaire et de son assiette.

Lorsque l’on parle de dégagement oculaire (« eye relief » en anglais), on désigne tout simplement la distance devant séparer l’oculaire de l’œil du tireur pour qu’il profite d’une image exploitable. Parfois la mesure de ce dégagement oculaire est fournie par le fabricant de l’optique, mais la chose reste rare. Par défaut, on pourra positionner l’oculaire entre 26 et 29 cm à partir du talon de crosse.

Dans les faits, on procède donc plutôt empiriquement, en mettant l’arme à l’épaule et en avançant/reculant la lunette dans ses colliers. La joue en appui comme pour le tir, on cherche à obtenir une image sans zone d’ombre, bien circulaire. Une fois celle-ci trouvée, votre dégagement oculaire est acquis.

Attention, il est crucial que les colliers ne prennent emprise que sur le corps cylindrique de l’optique, sans contact avec le départ de l’objectif d’un côté, ou le départ de l’oculaire de l’autre.    

Etape 3 : Définition de l’assiette

Reste l’assiette. Là encore, la méthode sophistiquée consiste à serrer l’arme parfaitement à l’horizontale dans un étau (contrôle au niveau), puis à contrôler la concordance de la lunette via l’un de ses plats. Typiquement, c’est la face supérieure de la tourelle d’élévation qui sert de référence.

Pour qui ne possède pas de niveau adapté, on pourra plus simplement se confectionner un fil à plomb que l’on accrochera à quelques mètres. Il suffira ensuite de viser le fil à plomb avec l’optique et de faire tourner son corps jusqu’à ce que le croisillon coïncide avec la verticale.

Etape 4 : Serrage des arceaux

Une fois l’assiette et le dégagement oculaire définis, il ne reste plus qu’à serrer les vis des arceaux supérieurs pour les fixer définitivement. Ce faisant, on contrôlera que l’écart entre l’arceau supérieur et l’arceau inférieur est bien identique des deux côtés de chaque collier.

Là encore, les plus équipés utiliseront un tournevis dynamométrique pour s’assurer que chaque vis est serrée au même couple. A défaut, il est tout à fait viable d’opérer avec pragmatisme, serrant chaque vis suffisamment pour qu’elle ne se desserre pas, mais sans faire de zèle non plus.

Dans tous les cas, on veillera à procéder au serrage définitif des vis « en croix », traitant chacune d’elles avec son opposée en diagonale.  

Même exécuté correctement, un montage d’optique peut prendre du jeu à la longue sous l’effet du recul. N’hésitez-donc pas à contrôler régulièrement le serrage de vos vis pour vous assurer des résultats constants.

Le réglage

Dispositions préalables

Avant toute chose, il faut procéder avec des projectiles de bonne qualité, pour être certain que leurs impacts en cible constituent une référence fiable. Pour ce qui est des armes à feu le choix est vaste, mais en matière de plombs diabolo, on recommandera systématiquement les JSB Exact ou les FX Airguns. Dans l’idéal, on utilisera les plombs ou les munitions avec lesquels l’arme va être utilisée couramment.

On veillera aussi à ce que l’arme soit propre avant de procéder au tir. Dans le cas des carabines à plombs, les modèles neufs présentent souvent un excédent de graisse dans le cylindre voir le canon. Cet excédent se transforme en micro particules lors de la détente du piston, s’enflamme et augmente la pression générée, perturbant les résultats. On n’hésitera donc pas à « sécher » la carabine en tirant au préalable une centaine de diabolos, s’habituant au passage à sa détente et à sa prise en main.

Protocole

Etape 1 : Tir de situation

Il faut tout d’abord s’assurer que l’arme soit bien stable, sur un chevalet de tir dans l’idéal, sur un bipied au minimum. On vise alors le centre de la cible pour générer une série d’impacts (deux ou trois). On n’hésitera pas à réaliser un premier tir assez proche (10 mètres pour une carabine à air comprimé) afin de s’assurer que les impacts soient bien en cible. Bien sûr, on réalisera ensuite le réglage à la distance d’usage souhaité.

Après constatation des impacts, on manœuvre les tourelles de réglage pour déplacer le réticule jusqu’à ce que son centre rejoigne le groupement. Il peut être nécessaire de dévisser au préalable d’éventuels bouchons de protection. Certaines tourelles se manipulent sans outil, d’autres nécessitent un tournevis.

Etape 2 : Réglage en dérive

On utilise tout d’abord celle situé sur le côté droit de l’optique pour ajuster la dérive (dit aussi l’azimut). L’œil dans l’optique, on contrôle le déplacement du réticule de gauche à droite (ou de droite à gauche) jusqu’à ce que l’axe vertical coïncide.

On peut parfois rencontrer des surprises dans le sens de manœuvre de la tourelle de dérive. Cela dit dans l’absolu, la règle est généralement respectée : si le tir est trop à droite, on visse la tourelle (dans le sens horaire). Si le tir est trop à gauche, on dévisse la tourelle (dans le sens antihoraire).

Etape 3 : Réglage en hauteur

On ajuste ensuite la hauteur (dit aussi le site) avec la tourelle supérieure. Là encore rien n’est exclu, mais en règle générale on visse dans le sens horaire pour rectifier un impact trop haut, et l’on dévisse dans le sens antihoraire pour redresser un impact trop bas.

Etape 4 : Tir de confirmation

Le réticule ayant ainsi été amené au centre du groupement initial, il ne reste plus qu’à reprendre sa visée au centre de la cible pour confirmer le réglage. Le tir de confirmation doit être plein centre ou vraiment très proche. Il est bien sûr possible de peaufiner la chose de quelques clics, dans un sens ou dans l’autre.

On gardera à l’esprit que le réglage est alors valide pour un projectile donné, à une distance donnée, dans des conditions de tir données. Il va sans dire que toute variation d’un de ces paramètres pourra nous obliger à faire des ajustements, aussi minimes soient-ils.

Souhaitant que cette méthode reste accessible au plus grand nombre, nous n’entrerons pas ici dans le détail des réticules permettant de compenser la chute du projectile, ou des corrections mettant à profit les graduations des tourelles (corrélées ou non auxdits réticules…).

Cela dit notre équipe reste à votre entière disposition pour résoudre avec vous les questions plus complexes, comme vos difficultés les plus innocentes.