LA HAUTEUR DE MONTAGE D'UNE LUNETTE
LA HAUTEUR DE MONTAGE D'UNE LUNETTE
Faut-il monter sa lunette au plus près du canon pour que l’arme soit plus précise ?
Beaucoup de nos clients qui souhaitent monter une lunette de tir sur leur carabine se posent la question de la hauteur de collier adéquate. Dans le sillage de ce problème pratique, surgit parfois une autre interrogation, plus théorique celle-ci : serai-je plus précis en cible si je monte l’optique le plus bas possible ? Autrement dit, une lunette montée le plus près possible du canon permet-elle de gagner en précision ?
La réponse est non, et nous allons tenter d’expliquer pourquoi.
Lorsque l’on règle une lunette sur une arme, on choisit de le faire à la distance qui sera considérée comme récurrente. On y fait alors converger l’axe de l’optique (par le réglage des tourelles) et l’axe du tir (la trajectoire de la balle). L’optique est considérée comme réglée lorsque l’impact de la balle coïncide avec point visé par le réticule. On parle alors de point de convergence.
Sur le schéma ci-dessous, on note que le point de convergence est défini de la même façon quelle que soit la hauteur à laquelle on monte l’optique. Seul variera l’angle α entre l’axe de l’optique et l’axe du tir, sans aucune incidence sur leur réunion en cible. L’optique et la carabine formant un ensemble monolithique, une fois leur convergence réglée, le résultat sera donc le même.
En conséquence, un tireur qui cherche par exemple à équiper une carabine 22 LR CZ 455 Luxe II pour tirer à 50 mètres dans son club ne doit ressentir aucune gêne à employer pour cela des colliers extra-hauts. Ces derniers lui permettront d’éviter le contact entre la hausse proéminente et l’objectif de la lunette, sans sacrifier une once de précision. La situation est la même pour les armes de type AR dont la crosse droite induit une rehausse importante de l’optique : l’exactitude du résultat n’en souffre pas.
Nous modulerons toutefois notre position pour deux cas particuliers : les chasseurs et les professionnels du combat. En effet si le tireur en stand sait avec certitude à quelle distance il effectue sa séance, le militaire ou le chasseur ne sait jamais exactement à combien de mètres il devra engager sa cible.
En conséquence, il ne pourra pas s’en tenir au zérotage de son optique. Il sera plus probablement amené à effectuer une correction du réglage en fonction de la distance d’apparition de sa cible. Dans cette circonstance-ci, plus l’angle α est important, plus la correction à apporter au tir sera importante. Ceci que l’on parle d’une contre-visée rapide ou d’un usage des tourelles.
Par ailleurs, pour le chasseur ou le professionnel du combat se pose aussi la question de la mobilité dans un milieu souvent difficile. On cherche alors à ce que l’arme conserve un profil le plus ramassé possible, et donc un montage optique au plus proche du canon. Pour ces utilisateurs, on préfèrera donc toujours des colliers aussi bas que possible.
Reste que puisque le tireur sportif pratique sa discipline à une distance donnée, dans l’agrément statique d’un stand de la FFTir, il aurait tort de se priver du confort supplémentaire qu’offre une lunette bien dégagée. Montée haut, celle-ci permettra la manœuvre aisée du verrou et la détente des cervicales, sans aucune concession au score.