Fusil à pompe Yildiz S61 bois calibre 12/76

Fan des années 80

S’il a encore de beaux jour devant lui malgré le coup d’arrêt porté par le décret n°2018-542, le fusil à pompe a lui aussi connu, pour le meilleur et pour le pire, cette tendance de fond à la tacticalisation et la militarisation des armes à feu, au grand dam des nostalgiques des esthétiques traditionnelles ayant marqué de leur empreinte les années 70 et 80.

Si le gain en termes de fonctionnalité, de modularité, et de praticité est ici indéniable, la débauche de rails picatinny et autres garnitures en polymère ont, pour beaucoup, terni le charme de l’élégante simplicité d’un Mossberg 500 ou d’un Remington 870.

Prenant le contre-pied des productions actuelles par une volonté manifeste de retour aux sources, le groupe turc Yildiz rend à sa façon hommage au style vintage avec le S61, un fusil à pompe au look rétro autrement plus chaleureux que celui des impersonnels parangons du synthétique.

Fonctionnement et caractéristiques

Adulé pour sa fiabilité légendaire, le système de réarmement à pompe du Yildiz S61 lui garantit un fonctionnement sans faille, indépendamment de la munition tirée.

Véritable passeport lui ouvrant la voie au recours à presque toutes les charges possibles et imaginables exception faite du super magnum, son chambrage en 12/76 sublimera cette incroyable versatilité typique de ce calibre et lui permettra de se sentir à son aise aussi bien sur un terrain de chasse que dans la ferveur d’un pas de tir sportif où sa capacité de 4+1 coups pourra s’exprimer librement.

Que les plus traumatisés des dernières contraintes légales en matière de fusil à pompe se rassurent, tous ces efforts n’auront pas été réduits ici à néant par l’emploi bien mal à propos d’une rayure hélicoidale. Le Yildiz S61 revendique fièrement son canon de 61 cm à rayure droite non-dispersante lui permettant d’envisager sereinement le tir de chevrotines et autres cartouches à grenaille, billes d’acier incluses.

Le chasseur aura par ailleurs toute latitude à la modulation de la dispersion de la gerbe en composant avec les 5 chokes interchangeables fournis avec l’arme, du cylindrique au full.

La prise de visée s’effectuera par un guidon grain d’orge en laiton coiffant la bande ventilée trônant sur le barreau. Exit la fragilité de la fibre optique, le S61 ne se veut pas seulement rétro, mais également résilient, dans la plus pure tradition armurière d’antan.

On notera toutefois la présence d’un fraisage figurant sur le faîte du boitier autorisant le montage d’une optique type viseur point rouge selon deux positions dont on ne boudera pas la contribution, notamment dans le cadre de la chasse en battue. Les puristes et autres minimalistes adeptes du dépouillement auront toujours la possibilité de laisser ces interfaces de 11 mm vacantes afin de préserver l’esthétique old school de ce fusil à pompe.

Côté sécurité, on disposera d’une sûreté transversale située à la base du pontet permettant de neutraliser l’action de la queue de détente d’une simple pression.

Clé de voûte de son ADN résolument classique, ses atours de noyer à la teinte intense et profonde confèrent au Yildiz S61 allure distinguée sans pour autant tomber dans le piège du baroque. Si la firme turque n’a pas poussé le vice jusqu’au garde-main corn cob, on notera toutefois la présence d’un non moins usuel quadrillage diamant exprimé dans un détourage au motif ruban des plus châtiés.

La crosse, dont la crosse pistolet est marqué du même texturage sur ses flancs, se termine par une plaque de couche en gomme tempérant le recul parfois vif de l’arme au tir.

Un fusil à pompe sobre et fonctionnel dans la plus pure tradition armurière de la seconde moitié du XXème siècle.